ESSAIS...


 

La poésie des plantes

xcroissances ligneuses ou respiratoires, soudures naturelles, inflorescences uniques, pigmentations remarquables, feuilles hydrophobes, fleurs velues, racines échasses, aériennes ou aquatiques, symbioses animales...

Dans cette immensité du monde végétal, chaque plante porte en elle une poésie, quelque chose d'extraordinaire à l'état naturel où peut le devenir par la main et le regard de l'homme


 
 Humains, aurez-vous la chance un jour de croiser le chemin de :
la plante qui danse, la fleur du crépuscule, l'arbre qui dort, la queue de singe, la plante gruyère, la plante qui fait pousser l'argent, le coussin de belle-Mère, le traversin de beau-père, l'arbre à la pluie d'or, la plante peau de crapaud, la fougère nid d'oiseau, le monstre délicieux, les moustaches du dragon, le chapeau du diable, la neige du Pérou, le petit nain, l'arbre liège, l'iris marcheur, le crachat de sorcières, l'herbe aux vipères, l'arbre pagode, le concombre explosif, l'herbe aux écus d'or, la mousse des cendres, la langue de cerf, la plante coupe-feu, la fleur des nymphes, la plante cornet, l’herbe aux épis recouverts de rosée, l’érable palmé rouge et or, la plante zig zag, la fleur du vent, l’herbe aux machoires, la plante à fourmis, la feuille étoilée, la lézardelle penchée aux feuilles blanchies, le kiwi peinture, la vague, l’herbe qui disparait, la plante motif, l’herbe aux épis rouges et blancs, la plante des dinosaures, la barbe de jupiter…
 

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La vague de Glycine - Fujinami - 700m2 de poteaux en bois pour supporter une glycine agée de 1200 ans !!  Inoubliable spectacle.
 

 

Saison rouge

L’automne est une saison magique. Elle livre des feuillages aux couleurs exceptionnelles qui vont du jaune doré, intense, écarlate, or, cuivré, orangé, rose… au rouge le plus vif.
C’est particulièrement vrai au Japon où les couleurs vives des arbres font spectacle. 

L’un d’eux fait beaucoup parler de lui à cette saison, l’Érable palmé rouge et or (Acer palmatum).

Qu’en est-il vraiment ? Pourquoi les feuilles changent de couleur en automne ?
Les Japonais appellent ce phénomène Momiji, de Momizu qui signifie « changer de couleur ».
Mais savent-ils d’où provient la couleur verte d’une plante ? 

Le grand responsable est un pigment, la chlorophylle qui va capter l’énergie lumineuse du soleil dont la plante a besoin pour lui permettre d’absorber cette énergie et de se nourrir. C’est ce que l’on appelle la photosynthèse.

La chlorophylle est donc ce pigment vert qui règne sans partage à la belle saison. Mais sous nos climats tempérés à l’automne, en raison des températures qui baissent, et surtout de la lumière qui diminue (les jours raccourcissent), les plantes ne produisent plus de chlorophylle. Ainsi celle-ci se dégrade et fait apparaitre progressivement d’autres pigments qui participent à la photosynthèse et vont révéler des couleurs plus chaudes et des pigments spécifiques : les xantophyles (pour les couleurs jaunes), les carotènes (orangés), les anthocyanines (rouge)…

En réalité ces pigments sont déjà présents et la chlorophylle qui jusqu’ici les masquait en se dégradant fait ressortir « la vraie » couleur pour chaque plante. La vraie ou la fausse ? La couleur verte serait donc un leurre ?! Et l’automne, la saison qui dévoile les plus belles parures des plantes… qui se décolorent !

Toujours est-il que les Japonais ont la chance de pouvoir assister à ce spectacle à part entière dont seule la nature en connait le secret.
J’ai en moi ce souvenir inoubliable d’une traversée en voiture d’un tunnel végétal formé d’érables rougeoyants en plein cœur de l’automne au Nord de Tokyo…

Les Japonais disent aussi « Momijigari », « chasser les feuilles rouges » pour évoquer l’automne, et « Kôyô » pour les érables rouges », moi je parle de « saison rouge » !

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Arbres & forêts

Pendant des siècles les scientifiques ont privilégié des études sur les comportements des animaux au détriment du végétal pourtant à l'origine de la vie terrestre.
Le végétal fait-il peur ? Son mode de vie, ses caractéristiques, ses formes sont-elles trop éloignées de l'humain pour que l'humain délaisse ces êtres vivants certes mystérieux mais si fascinants?
Aujourd'hui de nombreuses études parviennent au grand public grâce à des pionniers qui défendent les arbres et les forêts depuis des décennies et dont les découvertes font place à de nouveaux schémas d'évolution : entraides et symbioses, échanges d'informations gazeux,  intelligence des plantes, communications racinaires et foliaires,  etc.

ux prémices de ces découvertes, les crises à répétition - sanitaires, économiques, naturelles -, questionnent nos pratiques forestières, mais aussi agricoles...  toutes fondées sur le profit et la libre concurrence.
Les saccages du vivant végétal - déforestations, pollutions, pillage de ressources limitées... -, engendrées par l'humain accentuent les bouleversements climatiques (sécheresses, inondations, incendies...). Les gestions purement économiques des forêts - choix de coupes rases et destructions massives pour replanter des forêts artificielles en monoculture -, révèlent les failles dans lesquelles l'humain s'engouffre depuis déjà de nombreuses décennies.      

Le déni écologique est une réalité.

Au-delà de toute nécessité de santé publique et collective, l'époque covid-19 dévoile de manière spectaculaire cette
économie de marché génératrice de déséquilibres profonds au mépris du vivant - végétal, animal, humain confondus -.

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UNE REFLEXION...
Dans ce contexte inquiétant, avec une planète malmenée par l'humain, comment protéger les forêts, transformer nos modes de vie humains et proposer un modèle économique au service du vivant ? 
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Il est nécessairement utile de rappeler à l'humain que face aux dérèglements climatiques, les arbres sont naturellement capables :
♦  de dynamiser et fertiliser les sols
♦  de stocker le carbone (responsable des effets de serre)
♦ de produire de l'eau (sol et vapeur d'eau dans l'atmosphère)
♦  de décontaminer certains polluants
♦  de fournir oxygène et nourriture aux humains


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UNE REFLEXION...
De quelle manière faire prendre conscience à l'humain/animal, homo-sapiens* dont les origines sont récentes contrairement au végétal, que les arbres et les forêts sont une des clefs de sa survie ?   
* Homo-sapiens ≅ 300 000 ans / Végétal ≅ 430  millions d'années
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 ... sur le végétal

Ecrire le monde végétal est devenu une nécessité.
Je ne suis pas écrivain. J'écris avec la lumière (photographie). Je prend aujourd'hui la plume pour transmettre mes connaissances du vivant végétal.